The Day of the Locust -

Incroyable, indémodable, méconnue, indestructible, malsaine, reflétant une réalité certaine, cette grande fresque sur le milieu du cinéma au temps des années 1930 constitue l'un des chefs-d’œuvre oubliés des années 1970. Il faut avouer que le portrait qu'il affiche est satirique mais il signifie bien les mœurs de ces gens de ce business qui passent leur temps à festoyer, à regarder des films pornographiques, à se moquer des artistes, eux-mêmes se moquant des autres en bref c'est tout un portrait de Los Angeles qui est dépeint ici. Personne n'est mis en valeur au contraire, tout le monde il est moche tout le monde il est méchant. Tous sauf un personnage qui sort de l'ordinaire, qui est gentil, sensible, doux et naïf, le genre d'hommes qui est une véritable crème incarnée par Donald Sutherland. L'acteur y effectue une composition saisissante de l'homme fragile, seul qui soudain se sent heureux lorsqu'une actrice veut entrer dans sa vie puis qui plonge quand elle s'en va. Le film montre donc des personnalités différentes, des dépravés qui ressemblent aux stars déjantées de nos jours, un homme qui déprime mais qui ne se plaint pas, qui est un paumé, presque masochiste, timide, dépressif et c'est précisément ce personnage le plus intéressant car sa psychologie révèle un malaise dans la société dont il est le seul à souffrir quand d'autres font les pitres et défilent sur les tapis rouges comme s'ils avaient accompli quelque chose d'extraordinaire alors qu'ils n'apparaissent que quelques secondes dans un long-métrage. Le film est superbement réalisé bien rythmé avec un scénario en béton qui possède les clés pour analyser la cruauté, le cynisme d'un coté et la générosité et le désespoir de l'autre. Alors attention, ce film aux allures tragicomiques prend une tournure terriblement dramatique dans la dernière demi-heure donc ce long-métrage n'est pas destiné à tous les publics car la violence explicite risque de choquer durablement les âmes sensibles et les adolescents de moins de seize ans. Au final, John Schlesinger signe un film mature, adulte, tragique, brillant, puissant, inoubliable, une vraie réussite! 

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