Au milieu de la nuit, Grace Kelly (en nuisette !) se
lève pour répondre au téléphone. A l'autre bout du fil, son odieux mari
qui donne ainsi le signal à son complice dissimulé derrière le rideau du
salon. Le meurtrier moustachu surgit, dans le dos de la blonde héroïne.
Il serre entre ses mains l'arme du crime - un morceau d'étoffe -
l'enroule autour du coup de Grace Kelly et commence à l'étrangler. Le
belle se débat, se retrouve plaquée sur le bureau, son bourreau penchée
sur elle, en plein effort. L'ambiguïté sexuelle de la scène n'échappera à
personne. Et c'est là que le miracle du relief se produit. A bout de
souffle, Grace Kelly déploie son immense bras vers moi comme en dernier
recours avant d'expirer. Comment l'aider, vite ? J'aperçois la paire de
ciseaux posée sur le bureau, je lui la tends. Et elle s'empresse de la
planter dans le dos du scélérat. Ouf !
La légende veut qu'Hitchcock ait tourné la scène des dizaines de fois avant d'être satisfait du résultat. On lui prête même ces mots : «
C'est pas mal mais les ciseaux ne brillent pas assez. Et un meurtre
sans ciseaux qui brillent, c'est comme des asperges sans sauce
hollandaise, insipide. ». Monsieur Hitchcock, je vous assure, la sauce était plus que parfaite.
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