Lightnin’ Hopkins -

Sam Hopkins est né en 1912 à Centerville, une bourgade situé sur la Highway 75, à mi chemin entre Houston et Dallas.
La famille Hopkins compte six enfants, qui travaillent tous dans les champs dès qu’ils sont assez grands pour marcher.
Les périodes d’écoles sont rares. En revanche, la musique est omniprésente, car la plupart des Hopkins sont musiciens. Le plus doué est Joel, le fils aîné, qui chante et joue de la guitare le week-end. Son jeune frère Sam va aussi s’engager dans cette voie, la seule qui permette d’oublier un quotidien austère.
Sam n’a que 8 ans lorsque survient un événement qui va influencer toute son existence. Lors d’une kermesse à Centerville, il découvre sur une estrade un chanteur et guitariste qui à été invité pour animer l’après-midi : il s’agit de Blind Lemon Jefferson, l’une des plus grandes vedettes du blues rural.
Motivé par cette rencontre inoubliable, Sam participe dés son adolescence aux bals et autre fêtes des environs de sa bourgade natale.
C’est tout d’abord Jabo Bucks, qui prend Hopkins sous sa protection. Ensuite c’est Texas Alexander, un cousin chanteur de blues qui vient de signer un contrat avec la firme de disque Okeh. Ils se produisent ensemble le week-end dans les clubs de Downing Street, parfois accompagnés d’autre bluesman comme Wilson Smith, Frankie Lee Sims et Smokey Hogg.
Pour survivre, Sam tient également une loterie clandestine et travail pour une compagnie de chemin de fer.
La chance va enfin sourire à Hopkins en 1946. Invité par le label Aladdin, Sam se rend en Californie où il grave ses premières faces. Son accompagnateur, le pianiste Wilson Smith, portant le nom de « Thunder » (tonnerre), Hopkins sera baptisé « Lighnin’ » (éclair)
Le public populaire noire des Etats du Sud-Ouest accueille favorablement les premiers 78 tours de Hopkins qui retourne presque aussitôt en studio à plusieurs reprises. Alors qu’il refuse tout contrat d’exclusivité, il est très vite courtisé par d’autre firmes comme Gold Star, Sittin’ In With, Decca et Herald pour lesquelles il grave certaines de ses plus belles faces.
Les années 50 seront mitigés, l’apparition de nouveaux concurrents, comme Muddy Waters ou BB King, montre que les goûts du public sont en train d’évoluer. Si ses concerts lui permettent de poursuivre sa carrière à Houston, ses enregistrements se font de plus en plus rare et son succès finit par s’en ressentir.
Après une longue absences des studios, Lighnin’ va trouver un second souffle lorsque des amateurs de blues le « découvrent » dans son ghetto en 1959.
C’est le label Arhoolie qui s’empresse de lui faire graver de superbes albums qui le font connaître du public universitaire.
Jusqu'à sa disparition des suites d’un cancer en 1982, Lighnin’ Hopkins restera l’un des country bluesmen favoris du grand public. En juillet 1960, on peut l’entendre au festival de Berkeley, en Californie puis dans divers clubs de Greenwich Village, à New York. C’est le départ d’une nouvelle carrière dont les Européens seront privés : par crainte de voyager en avion, Hopkins ne se rendra sur le vieux continent qu’à de très rares occasions (American Folk-Blues Festival de 1964)
Les qualités réelles de showman de Lighnin’, la force poétique de ses textes et la puissance de sa musique expliquent la durée de son succès. Peu soucieux de négocier des contrats d’enregistrement durables, il multiplie les séances à l’infini. En échange d’une somme forfaitaire, il improvise en quelques heures des albums entiers pour des marques très diverses.
Ces disques ne sont pas tous excellents, mais le niveau des prestations du chanteur reste très élevé si l’on tient compte de l’ampleur de sa productions.

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