Large sourire, cheveux gominés et trois pièces immaculés, Eddie Constantine a ravit toute une génération par la séduisante désinvolture affichée dans ses films de série B. Né près d'Hollywood, ville de tous les espoirs déçus et des gloires éternelles, Eddie Constantine se fait un nom en devenant un crooner américain dans les années 40, mais sa carrière patine. Ni une ni deux, il s'expatrie en France et entame cette fois sa vie professionnelle dans les films de série B, où son accent américain apporte un certain exotisme. Il tourne 'La Môme vert-de-gris', où gangsters, cigarettes et petites pépés bon ton amusent le public qui sort des années noires de la seconde guerre mondiale. Très vite, Eddie Constantine prend ses marques : de ses débuts d'acteur maladroit, il devient à l'aise devant la caméra et impose son look, smoking blanc, panama et rictus joyeusement moqueur rappelant Sinatra. Parmi ses succès cinématographiques, on compte 'Ces dames préfèrent le mambo', 'Nick Carter va tout casser', 'Du rififi chez les femmes', 'Le Grand bluff', 'Les Femmes s'en balancent', 'L' Homme et l'enfant' et surtout 'Alphaville', de Jean-Luc Godard et aux côtés de la belle Anna Karina. Mais les époques changent et Eddie Constantine est une nouvelle fois amené à plier bagages pour l'Allemagne où il compte retrouver la splendeur de son succès qui s'étiole en France. Là, il tourne sous la direction de Fassbinder dans 'Prenez Garde à la sainte Putain' en 1971 et autres films - 'Le Monde sur le fil', 'La Troisième génération', 'Les Monstres sont toujours vivants' - et téléfilms. Eddie Constantine comptabilise au total non moins d'une centaine de rôles. Après une dernière apparition dans 'Tokyo nu Kyujitsu', il meurt d'un arrêt cardiaque en 1993.
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