The Smiths - This charming Man

A cause de la dimension anglo-anglaise de leurs chansons, on a du mal à mesurer l'impact des Smiths sur les années 1980. Pourtant, outre-Manche, Morrissey reste l'une des plus grandes figures pop. Dandy narcissique et provocateur, passé maître dans l'art des répliques assassines (Si Margaret Thatcher crève, j'irai moi-même enfoncer les clous de son cercueil pour m'assurer qu'elle est bien à l'intérieur). Les quatre albums du groupe, dont les classiques Meat is Murder en 1985 et 'The Queen is Dead' un an plus tard, sont hantés par sa voix suave, tantôt arrogante tantôt suppliante, et ses textes sordides ou ironiques. Le guitariste Johnny Marr y glisse ses arpèges sautillants et façonne des mélodies minimales, amères, pluvieuses, avec pour résultat les titres 'This Charming Man', 'Heaven Knows I'm Miserable Now', 'William, It Was Really Nothing' ou 'How Soon Is Now', exemples parfaits du style des Smiths et des libertés qu'ils s'autorisent . Chaînon manquant entre le punk et la britpop, les Mancuniens sont devenus la référence numéro un pour presque tous les groupes britanniques qui leur ont succédé . L'alchimie entre Marr et Morrissey n'a pourtant duré que cinq ans, avant qu'ils ne se quittent fâchés fin 1987. Et c'est en solo, finalement, que Morrissey a conquis les USA dès le début de la décennie suivante.

Compositions florales

Pour tordre le cou à l'image virile du rock, Morrissey prend dès ses débuts un malin plaisir à monter sur scène avec un bouquet de glaïeuls dans la poche. Au fil de la carrière du groupe, cela a inspiré un rituel immuable : le public recouvre la scène de fleurs puis l'envahit à la fin du concert.
C’est gay
Les Smiths n'apparaissent jamais sur la pochette de leurs disques, Morrissey préférant y faire figurer l'un de ses fantasmes. C'est Alain Delon qui a l'honneur d'apparaître sur celle de l'album 'The Queen is Dead'.

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