Klaus Kinski - L'Énigme du serpent noir

Figure majeure du nouveau cinéma allemand des années 1960-1970, Klaus Kinski est issu d'une famille très modeste. Il est mobilisé dans l'armée allemande à l'âge de 16 ans, où il est blessé puis fait prisonnier : c'est là qu'il découvre son amour pour les planches. Après sa libération, il enchaîne des petits rôles d'avant-garde avant d'exceller dans deux pièces de Jean Cocteau que sont 'La Machine à écrire' et 'La Voix humaine' en 1947. Il interprète alors des seconds rôles au cinéma dès 1948 et décide de s'installer en France. La précarité de sa condition le pousse à faire une colocation avec une famille très pauvre dont le fils cadet n'est autre que Werner Herzog. Dès les années 1950, Kinski devient un acteur populaire, interprétant le plus souvent des rôles de malades mentaux, d'assassins ou de sadiques dans des polars et films dits 'semi-horrifiques'. Kinski tourne ensuite en Italie, en France et aux Etats-Unis. Il obtient en 1965 un rôle de sbire dans 'Et pour quelques dollars de plus' de Sergio Leone puis un petit rôle d'anarchiste fou dans 'Docteur Jivago'. Le talent et la présence spectaculaire de Kinski commencent alors à émerger. Mais c'est avec 'Justine de Sade' en 1968, le 'Grand Silence' en 1969, 'L' Important c'est d'aimer' en 1974 et 'Mort d'un pourri' en 1979 que son charisme est réellement révélé au grand jour. Il invente alors la 'vis Kinski', manière particulière d'entrer de profil puis de faire face dans le champ de la caméra. Cet homme à la réputation tumultueuse a laissé une quantité impressionnante de films à son actif : des polars aux 'westerns spaghetti' en passant par des productions de Werner Herzog tels 'Aguirre, la colère de Dieu' en 1972 puis 'Nosferatu, fantôme de la nuit' en 1979. Il est également célèbre pour ses crises de colère dévastatrices et ses rapports houleux avec les réalisateurs, lesquels font l'objet d'un documentaire signé Werner Herzog en 1999 : 'Ennemis intimes'. En 1975, Kinski publie 'Crever pour vivre', autobiographie allant de son enfance à ses haines et folies adultes.

Kinski meurt d'une crise cardiaque à Lagunitas en Califormie à l'âge de 65 ans. Ses cendres sont dispersées dans l'océan Pacifique.